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Récupération, conduites déviantes et santé mentale dans l'ultra distance

Communiqué / Eq S.Carnicella, Science pour tous

Le 11 avril 2024

émission SportLive

Sébastien Carnicella était le 5 avril dans l’émission SportLive, diffusée en direct par l’Université Numérique de la Réunion.

Les ultras sont les catégories de courses qui regroupent les plus grandes distances parcourues dans les disciplines sportives d'extrême endurance comme la course à pied, le cyclisme, la natation etc. Dans ces courses, les athlètes mettent leur corps à rude épreuve recherchant sans cesse à « dépasser leurs limites ».  Mais pourquoi ? Quel plaisir y trouvent-il ? Et quelle est l'importance du mental dans ce dépassement de soi ? 
La dopamine n’y est évidemment pas pour rien et c’est pour cela que Sébastien Carnicella, directeur de l’équipe « Physiopathologie de la motivation » au GIN était invité dans l’émission SportLive présentée par Éric Lacroix, Directeur du SUAPS à l’Université de La Réunion, sur le thème « Récupération, conduites déviantes et santé mentale dans l'ultra distance ». 

Les effets physiologiques et psychologiques positifs du sport sont scientifiquement reconnus. L’activité sportive augmente la production d’endorphines par l’organisme ce qui génère un effet de bien-être pendant mais aussi après la pratique.

Cette sensation est également due à la dopamine comme l’explique Sébastien Carnicella : « La dopamine, c’est le neurotransmetteur de la poursuite du bonheur avec des objectifs à long terme, difficiles à réaliser. Une fois qu’ils sont atteints, le plaisir crée un gros renforcement dans notre cerveau. » Au point que parfois ces athlètes de l’extrême deviennent « accro » à l’entrainement. 

« Quand on est dans une motivation positive, on recherche le plaisir à court ou à long terme dans la pratique, pour stimuler sa dopamine. Quand on tombe dans l’addiction, on tombe du côté obscur du système dopaminergique… » poursuit le chercheur. À ce moment-là, le niveau de dopamine est anormalement bas hors pratique, ce qui provoque des troubles anxieux voire des dépressions. L’activité sportive devient donc nécessaire à l’athlète juste pour retrouver un niveau de dopamine normal.

À quel moment la passion devient-elle nocive ? Comment différencier la pratique sportive saine de l’addiction au sport ? Pour le chercheur : « La dimension compulsive, c’est vraiment ce qui me semble le plus caractéristique. Souvent on va parler d’« excès » dans l’ultra endurance car on observe des comportements qui peuvent paraitre excessifs, avec des gros volumes d’entrainement, mais ils peuvent être parfaitement adaptés à la pratique notamment chez un professionnel. » En revanche, lorsque le sportif s’entraine de façon déséquilibrée par rapport à sa vie professionnelle et/ou familiale, s’il est incapable de s’arrêter suite à une blessure ou si cela génère un état anxieux, il faut s’alarmer : « C’est la perte de contrôle qui doit alerter » conclut le chercheur. 

 

Date

Le 11 avril 2024

Publié le 12 avril 2024

Mis à jour le 12 avril 2024