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Communiqué / Epilepsie, Eq B.Lemasson/T.Christen, Recherche
Le 17 septembre 2025

En observant le comportement de souris atteintes d’une épilepsie mésiotemporale, des chercheurs du GIN confirment la pertinence de ce modèle murin pour étudier à la fois l’épilepsie et ses comorbidités.
Doctorante au GIN, Loan Samalens, a préparé, dans l’équipe "Neuroimagerie Fonctionnelle et Perfusion Cérébrale", une thèse intitulée Mise au point d'une radiothérapie innovante utilisant les rayons X du Synchrotron pour traiter les épilepsies focales pharmaco-résistante.
En cherchant à développer un traitement de l’épilepsie, moins invasif et moins risqué que la chirurgie, elle a utilisé un modèle murin chez qui il est possible d’induire une épilepsie mésiotemporale (EMT) par injection de kainate dans l’hippocampe dorsal. « Nous avons alors observé d’autres troubles chez ces souris comme des morts subites, une prise de poids, ou des troubles comportementaux » raconte la chercheuse, « Ce sont des comorbidités que l’on observe également chez les patients épileptiques. »
Loan Samalens s’est donc demandé si ces souris présentaient, elles aussi, d’autres troubles cognitifs et psychiatriques similaires à ceux observés chez l’humain. Pour tester la validité de ce modèle murin KA-MTLE dans l’étude des comorbidités de l'epilepsie, elle a soumis des souris mâles et femelles (atteints d’EMT induite ou non) à divers tests comportementaux concernant leur alimentation, leur bien-être, leur impulsivité, leur mémoire, leur motricité, leur anxiété, etc., avec un suivi de paramètres physiologiques (poids, cycle œstral des femelles, etc.)
Chez les souris épileptiques, elle a observé une hyperactivité sans anxiété, un moindre soin à leur environnement (nid), une prise de poids et des cycles œstraux allongés chez les femelles. Si aucune différence par rapport à des souris saines sur l’impulsivité ou les performances motrices n’a pu être observée, elle note tout de même que la mémoire spatiale globale reste intacte mais que les stratégies utilisées sont moins efficientes.
De plus, quelques décès ressemblant à la SUDEP (mort subite inattendue dans l’épilepsie) sont observés (10% chez les mâles, 3% chez les femelles), contre 0% chez les souris témoins.
Finalement, ce modèle reproduit bien non seulement l’épilepsie mais aussi des troubles comportementaux similaires à ceux observés chez les jeunes humains atteints d’épilepsie mésiotemporale, notamment l’hyperactivité et certains troubles cognitifs assimilables au TDAH. « Le modèle KA-MTLE permet donc d’étudier les mécanismes physiopathologiques sous-jacents à la fois à l’épilepsie et à ses comorbidités, ce qui est crucial pour le développement de traitements ciblant l’ensemble des symptômes et non uniquement les crises. » conclut la jeune chercheuse.
Référence :
Comorbidities in the mouse model of temporal lobe epilepsy induced by intrahippocampal kainate.
Samalens L, Beets C, Courivaud C, Kahane P, Depaulis A.
Epilepsia. 2025 Jul 17. doi: 10.1111/epi.18553. Online ahead of print.
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