Zona Incerta : de la maladie de Parkinson à l'addiction

La zona incerta est une petite structure cérébrale située sous le thalamus. Décrite pour la première fois en 1877, elle n’a été que très peu étudiée avant les années 1970 où son rôle dans les comportements d'ingestion (faim et soif) a été identifié.

Dans les années 1990-2010, les chercheurs ont beaucoup étudié son implication dans le traitement de la maladie de Parkinson par la stimulation cérébrale profonde, en observant que des électrodes placées à l’interface entre le noyau sous-thalamique et la zona incerta donnaient de bons résultats cliniques. 

Depuis les années 2020, les neuroscientifiques commencent à s’intéresser à son rôle dans d’autres pathologies et comportements.

Évolution des fonctions et des thèmes étudiés dans les publications sur la zona incerta (ZI) de 1965 à 2024.

Ainsi, comme le pense Mylène Wilt, doctorante au Grenoble Institut des Neurosciences, sous la direction d’Yvan Vachez et Sébastien Carnicella, la zona incerta pourrait jouer un rôle important dans les mécanismes d’addiction. 
"Ce qui nous amène à émettre cette hypothèse, c’est d’abord que la zona incerta contient des neurones dopaminergiques similaires à ceux des circuits neuronaux de l’addiction » explique Mylène Wilt. On sait aussi que la zona incerta joue un rôle dans la régulation de la dopamine, neurotransmetteur de la motivation et que des drogues comme l'alcool, la cocaïne et la morphine en modifient l’activité neuronale. « La zona incerta pourrait être un nœud critique dans les circuits de l’addiction » continue la jeune chercheuse « car elle est connectée à d’autres régions cérébrales importantes dans ces comportements, comme l’amygdale, le noyau accumbens, le cortex préfrontal médian etc. »

Position de la Zona Incerta (ZI) dans les circuits de l'addiction. Les principales structures et circuits médiateurs du renforcement positif et négatif dans l'addiction sont représentés 
(schéma simplifié et adapté de Lüscher et Janak (2021)). 

En utilisant un modèle de rat pour étudier et préciser le rôle de la zona incerta dans les processus addictifs, Mylène Wilt espère in fine ouvrir des pistes de recherche pour de nouvelles approches thérapeutiques.

Référence : 
Zona incerta: from Parkinson’s disease to addiction.
Wilt M, Magnard R, Carnicella S and Vachez YM (2025) 
Front. Neural Circuits 19:1537449.
doi: 10.3389/fncir.2025.1537449