Retour d’expérience après 5 années de réduction de l’empreinte carbone d’un laboratoire de recherche

En 2020, les 250 membres de l’Institut des Géosciences de l’Environnement (IGE), ont décidé collectivement de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) de leur laboratoire de 50 % entre 2019 et 2030, tout en continuant à mener des recherches sur le climat, le cycle de l'eau, les glaciers, les océans et la pollution de l'environnement. Après un bref retour sur les motivations de cette décision, nous décrirons la stratégie qui a été élaborée et adoptée, et quelle a été la trajectoire subséquente sur les déplacements professionnels, les déplacements domicile-travail, les achats, la consommation d'énergie et l'informatique. Après cinq années d'expérimentation, le laboratoire a réduit son empreinte carbone globale de 35 %, avec une réduction plus importante des déplacements (-49 % pour les déplacements professionnels, -42 % pour les trajets domicile-travail) que des achats, qui sont restés stables au cours de la période. Des changements notables dans les destinations de mission ont été observés, ainsi qu'une nette augmentation des trajets longs en train (> 2000 km aller-retour), passant de 1 % en 2018 à 13 % en 2024. La stratégie a également motivé un effort financier interne important pour remplacer le système de réfrigération des chambres froides existantes, qui utilise des gaz à fort potentiel de réchauffement climatique. 

Une enquête à mi-parcours (réalisée au début de l'année 2025) indique que la perception de la trajectoire globale (2020-2030) par le personnel est largement positive et témoigne d'un accord favorable à l'approche. En effet, 74 % des personnes interrogées estiment que la réduction n'a pas (ou très peu) d'impact négatif sur la manière dont elles mènent leurs recherches ; et en ce qui concerne l'avenir, 98 % des membres du personnel interrogés souhaitent poursuivre la trajectoire actuelle (-6 %/an d'émissions de GES).

Thierry Pellarin est invité par le groupe EcoGIN.