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Communiqué / Epilepsie, Eq B.Lemasson/T.Christen
Le 18 juin 2025

Une équipe de chercheurs du GIN a mis au point une méthode d’imagerie non invasive permettant d’améliorer la chirurgie des épilepsies pharmaco-resistantes.
L’épilepsie mésiotemporale est une forme d’épilepsie qui s’avère souvent pharmaco-résistante. Les médecins n’ont alors d’autres choix que de proposer aux patients une intervention chirurgicale pour enlever la zone cérébrale à l’origine des crises appelée « zone épileptogène » (ZE). Cette chirurgie n’est cependant efficace que dans 50 à 70% des cas, notamment à cause de la difficulté à localiser précisément la zone du cerveau à retirer.
Lors de la préparation de son doctorat, sous la direction de Florence Fauvelle chercheuse INSERM dans l’équipe « Neuroimagerie fonctionnelle et perfusion cérébrale » au GIN, Alicia Plaindoux a travaillé au développement d’une méthode plus efficace de caractérisation de la zone épileptogène.
« La localisation du foyer épileptogène peut nécessiter l’implantation d’électrodes intracrâniennes et l’enregistrement de l’activité électrique du cerveau en hospitalisation pendant plusieurs jours. Une méthode invasive et lourde pour le patient qui malheureusement, peut ne pas être suffisamment efficace notamment à cause du manque de résolution spatiale des électrodes » explique Florence Fauvelle. « Par la métabolomique*, nous avions déjà montré que le neurotransmetteur GABA etait fortement augmenté dans la zone épileptogène chez la souris épileptique, tandis que le Glx (glutamate + glutamine) etait diminué. Nous nous sommes donc servis du ratio GABA/Glx comme biomarqueur spécifique de la zone épileptogène ».
L’équipe, en collaboration avec Vasile Stupar, ingénieur de la plateforme IRM IRMaGe, a ainsi développé une méthode originale d’imagerie spectroscopique par résonance magnétique (MRSI) appelée MEGA-LASER CSI, couplée à une analyse des données dédiée, permettant de cartographier le GABA et le Glx dans le cerveau de souris épileptiques.
Les neuroscientifiques ont ainsi montré que le rapport GABA/Glx est bien plus élevé dans la zone épileptogène que dans le reste du cerveau ou chez des animaux sains.
Leur méthode permet donc de localiser plus précisément et de manière non invasive la zone responsable des crises d’épilepsie. Elle pourrait permettre d’améliorer l’implantation des électrodes et a plus long terme être incluse dans le bilan pré-chirurgical comme méthode de localisation spatiale de la zone épileptogène.
« Ce travail de recherche a fourni beaucoup de résultats intéressants et très robustes » confie Florence Fauvelle. « Nous espérons que cette méthode sera utilisée prochainement sur d’autres modèles animaux d’épilepsie et d’autres pathologies où le GABA est dérégulé. À terme, nous espérons améliorer la chirurgie des patients atteints d’épilepsie focale. »
Référence :
Mapping GABA+/Glx in experimental temporal lobe epilepsy using edited-MRSI at 9.4T
Alicia Plaindoux, Yann Le Fur, Clothilde Courivaud, Camille Beets, Loan Samalens, Julien Valette, Benjamin Lemasson, Emmanuel L. Barbier, Vasile Stupar, Florence Fauvelle
NeuroImage, Volume 315, 15 July 2025, 121274
* La métabolomique est une science très récente qui étudie l'ensemble des métabolites primaires (sucres, acides aminés, acides gras, etc.) présents dans une cellule, un organe ou un organisme.
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